05001 Philippe de France et d' Espagne, prince de France, duc d' Anjou, roi d' Espagne ( roi " des Espagnes et des Indes " ) sous le nom de Philippe ( Felipe ) V, roi de Naples et de Sicile sous le nom de Philippe IV, duc de Milan, prince souverain des Pays-Bas espagnols, duc ( titulaire ) de Bourgogne et de Brabant et comte de Flandres

V. Philippe de France et d' Espagne, prince de France, duc d' Anjou, roi d' Espagne ( roi " des Espagnes et des Indes " ) sous le nom de Philippe ( Felipe ) V, roi de Naples et de Sicile sous le nom de Philippe IV, duc de Milan, prince souverain des Pays-Bas espagnols, duc ( titulaire ) de Bourgogne et de Brabant et comte de Flandres

Fiche type CEDRE Port

Fiche type CEDRE Port

Filiation

I. Henri IV de France " le Grand ", roi de France ( Henri IV ), roi de Navarre ( Henri III )
II. Louis XIII de France " le Juste ", roi de France et de Navarre
III. Louis XIV de France " le Grand ", roi de France et de Navarre
IV. Louis de France le " Grand dauphin ", prince de France, dauphin de France

Dynastie

Capétiens

Maison

Maison royale de France

Famille ( s ) souveraine ( s )

France, Navarre, Espagne, Naples et Sicile

Branche

Maison de Bourbon

Ligne

Rois de France et de Navarre

Rameau

Rois de France et de Navarre et Rois d' Espagne

Nom

France et d' Espagne ( de )

Prénom ( s )

Philippe ( Felipe ) V

Sexe

Masculin

Titre ( s )

Né prince de France, titré à sa naissance duc d' Anjou, roi d' Espagne ( roi " des Espagnes et des Indes " ) sous le nom de Philippe ( Felipe ) V ( 1 ), ( 2 ), ( 3 ), accepte la couronne le 12 novembre 1700 à Fontainebleau ( 4 ), ( 5 ), ( 6 ), ( 7 ), ( 8 ), ( 9 ), roi de Naples et de Sicile sous le nom de Philippe IV, duc de Milan, prince souverain des Pays-Bas espagnols, duc ( titulaire ) de Bourgogne et de Brabant et comte de Flandres ( 10 ), abdique ( il souffre de neurasthénie ) en faveur de son fils aîné Louis 25ème prince des Asturies devenu dès lors le roi Louis I d' Espagne, le 15 janvier 1724, se retire au palais de La Granja de San Ildefonso mais redevient souverain ( après la mort du roi Louis I le 31 août 1724 ) conformément au souhait du conseil de Castille dès le 6 septembre 1724 jusqu' à sa mort ( 11 )

Père

IV. Louis de France le " Grand dauphin ", prince de France, dauphin de France

Mère

Princesse électorale Marie Anne ( Marianne ) de Bavière

Né ( e )

19 décembre 1683 au château de Versailles

Baptisé ( e )

18 janvier 1687 en la chapelle du château de Versailles

Fiancé ( e )

Marié ( e )

( 12 ) par procuration le 11 septembre 1701 en la chapelle du Saint-Suaire à Turin et en personne le 3 novembre 1701 à Figueras, province de Gérone ( Espagne ) princesse Marie Louise de Savoie, reine consort d' Espagne, née le 17 septembre 1688, décédée le 14 février 1714 au palais du Buen Retiro à Madrid [ de tuberculose ( " hydropisie de poitrine " ) ( 13 ) ], inhumée au panthéon royal du palais-monastère de San Lorenzo de l' Escorial ( = Escurial en langue française ), province de Madrid ( 14 ), fille de Victor Amédée II duc de Savoie puis roi de Sicile puis roi de Sardaigne, et de la princesse Anne Marie d' Orléans, Mademoiselle de Valois de la branche d' Orléans de la maison capétienne de Bourbon
par procuration le 16 septembre 1714 à Parme et en personne le 24 décembre 1714 en la chapelle du palais des ducs de l' Infantado à Guadalajara princesse Elisabeth de Parme de la maison Farnèse, reine consort d' Espagne, reine-mère le 9 juillet 1746 ( 15 ), ( 16 ), ( 17 ), ( 18 ), née le 25 octobre 1692 à Parme, décédée le 11 juillet 1766 au palais d' Aranjuez, inhumée auprès de son époux en la sala del Panteón à l' ouest du maître-autel en l' église collégiale du palais de La Granja de San Ildefonso, province de Ségovie ( 19 ), fille du prince Edouard de Parme de la maison Farnèse, et de la princesse Dorothée Sophie à ( zu ) Neubourg, comtesse palatine du Rhin de la maison de Bavière

De

Décédé ( e )

9 juillet 1746 au palais du Buen Retiro à Madrid ( d' une attaque )

Inhumé ( e )

Sala del Panteón à l' ouest du maître-autel en l' église collégiale du palais de La Granja de San Ildefonso, province de Ségovie ( 20 )

Enfant ( s ) légitime ( s )

Enfant ( s ) naturel ( s )

Source ( s ) et Remarque ( s )

Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.119, 120, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 127, 128, 129 et 130

( 1 ) Tandis que le prince Philippe de France, duc d' Anjou, ( … ), est élevé à la cour de France à Versailles en prince français, son grand-oncle paternel le roi Charles II d' Espagne ( roi de 1665 à 1700 ) vit les dernières années de sa vie lugubre sans donner d' héritier à son immense empire décadent, celui-ci teste deux fois, respectivement en 1698 et en 1699, conformément aux souhaits du puissant parti autrichien manœuvrant à Madrid ( … ) mais au moment où tout semble réglé au mieux des intérêts du parti autrichien et tandis que le roi Charles II d' Espagne, détestant les Français, est moribond le cardinal Portocarrero apprend au souverain espagnol que le pape Innocent XII ( pape de 1691 à 1700 ) souhaite voir le duc d' Anjou son petit-neveu par sa demi-sœur l' archiduchesse-infante Marie Thérèse, reine consort de France et de Navarre ( 1638 - 1683 ) ceindre la couronne royale d' Espagne, cette succession semble en outre appuyée par une bonne partie de l' opinion publique espagnole voyant en la personne du " Roi-Soleil " le seul monarque européen apte à maintenir l' intégrité du royaume d' Espagne. En conséquence, le roi Charles II d' Espagne teste une troisième et dernière fois le 3 octobre 1700 en faveur de son petit-neveu le prince Philippe de France, duc d' Anjou devenu l' héritier de son immense empire. Le roi Charles II décèdera à Madrid dès le 1 novembre 1700 et le duc d' Anjou deviendra peu après le roi Philippe V d' Espagne, fondateur ( … ) de la branche d' Espagne de la dynastie capétienne de Bourbon ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.119 et 120 )

( 2 ) L' installation d' un Bourbon à Madrid est une brillante réussite diplomatique pour le roi Louis XIV de France et de Navarre mais va entraîner de 1701 à 1714 la guerre européenne de Succession d' Espagne, guerre ( devant ) affaiblir et appauvrir la France face à l' Europe coalisée et assombrir la fin du long règne du " Roi Soleil ". En effet, l' empereur des Romains Léopold I ( empereur de 1658 à 1705 ), devenu à la mort du roi Charles II d' Espagne le chef de toute la maison de Habsbourg, ne reconnaît pas le 3ème testament du roi Charles II moribond, daté du 3 octobre 1700, mais le 2ème testament faisant de son fils cadet l' archiduc Charles d' Autriche, prince impérial ( futur empereur Charles VI des Romains de 1711 à 1740 ) ( … ) l' héritier de la couronne royale d' Espagne et de ses nombreuses possessions. L' empereur des Romains Léopold I proclame en conséquence formellement son fils cadet " roi " Charles III d' Espagne le 12 septembre 1703 ( … ). Le " roi " Charles III d' Espagne ( … ) est, entre autres, un Habsbourg, le fils de la princesse Eléonore Madeleine, Magdalena, à ( zu ) Neubourg, comtesse palatine du Rhin sœur de la seconde épouse du roi Charles II d' Espagne et le petit-fils de l' archiduchesse Marie Anne d' Autriche, infante d' Espagne, sœur du roi Philippe IV d' Espagne tandis que le roi Philippe V d' Espagne est le petit-fils de l' archiduchesse Marie Thérèse d' Autriche, infante d' Espagne, demi-sœur aînée du roi Charles II d' Espagne et donc plus proche parente du défunt roi Charles II [ l' archiduchesse-infante Marie Thérèse avait certes renoncé à ses droits à la couronne royale d' Espagne en épousant en 1660 le roi ( … ) Louis XIV ( … ), mais sous condition, clause stipulée dans le traité franco-espagnol des Pyrénées signé le 7 novembre 1659 que soit versée sa dot dont le montant avait été estimé à 500.000 écus, le roi Philippe IV d' Espagne ( roi de 1621 à 1665 ), père de l' archiduchesse-infante Marie Thérèse, ne versa jamais cette dot à son gendre le roi Louis XIV ( … ) rendant ainsi caduque la renonciation de l' archiduchesse-infante Marie Thérèse et en conséquence possible l' avènement légitime de la maison de Bourbon au trône royal d' Espagne en la personne du roi Philippe V d' Espagne, petit-fils de ( … ) Marie Thérèse et plus proche parent, bien que non Habsbourg, du défunt roi Charles II d' Espagne ]. La proclamation du " roi " Charles III d' Espagne par son père l' empereur Léopold I des Romains le 12 septembre 1703 est le prétexte du déclenchement de la guerre de Succession d' Espagne au sein de laquelle l' Europe, dont principalement l' Angleterre, se coalise avec le Saint Empire habsbourgeois contre l' arrogante et hégémonique France du " Roi Soleil ". Le " roi " Charles III d' Espagne est proclamé en juin 1706 à Madrid étant reconnu dans de nombreuses provinces espagnoles, dont la Catalogne toujours révoltée contre le pouvoir central de Madrid, tandis que les troupes anglaises du duc de Marlborough ( … ) ainsi que les troupes impériales du feld-maréchal prince Eugène de Savoie-Carignan ( dit " le Prince Eugène " ) ( … ) remportent les batailles de Ramillies ( conquête des Pays-Bas espagnols par les ennemis du roi Philippe V ) en 1706, d' Audenarde ( = Oudenaarde ) en 1708 et de Malplaquet le 2 septembre 1709 mais les troupes françaises du maréchal de France Claude Louis Hector duc de Villars ( … ) rétablissent la situation en résistant victorieusement à Denain, actuel département du Nord ( France ) le 24 juillet 1712 permettant au roi Louis XIV d' entamer des pouparlers de paix dans des conditions les moins mauvaises possibles, compte tenu par ailleurs de la victoire remportée par le duc de Vendôme le 10 décembre 1710 à Villaviciosa près de Guadalajara, Nouvelle-Castille à la suite de laquelle le roi Philippe V avait pu se maintenir sur le trône royal d' Espagne et rentrer à Madrid en cette année 1710. ( … ) Ainsi la guerre de Succession d' Espagne s' achèvera par les traités d' Utrecht ( signé le 11 avril 1713 ) et de Rastadt [ signé les 6 / 7 mars 1714 ( … ) ]. A la suite de ces traités de paix, le roi Bourbon Philippe V conserve la couronne royale d' Espagne mais cède à son compétiteur devenu l' empereur Charles VI des Romains ( empereur de 1711 à 1740 ), comme états héréditaires des Habsbourg et non comme états impériaux, les possessions espagnoles en Italie et aux Pays-Bas ( les Pays-Bas espagnols deviennent dès lors Pays-Bas autrichiens ). Le " roi " Charles III d' Espagne de la maison de Habsbourg renoncera formellement à ses prétentions à la couronne royale d' Espagne en 1718 ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.122, 123 et 124 )

( 3 ) Afin d' affermir leur pouvoir, après la guerre de Succession d' Espagne ( 1701 - 1714 ), les Bourbon renforceront, dès la pacification achevée, le pouvoir centralisateur en Espagne sur le modèle français ( … ). L' influence de la France se fit sentir en Espagne dès l' arrivée du roi Philippe V en 1701, par exemple l' administrateur Jean Orry ( … ) fut envoyé à Madrid dès 1701 ( … ) pour accomplir une réforme " à la française " de l' administration espagnole, centralisation par suppression notamment des privilèges traditionnels de la couronne d' Aragon et modernisation touchant même la Très-Sainte-Inquisition, cependant cette tâche devint vite impopulaire dans une Espagne encore très profondément attachée à ses archaïsmes ( … ) et, dès la fin de la guerre de Succession d' Espagne et la mort du roi Louis XIV ( … ), Jean Orry sera renvoyé en France en 1715 ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.120 )

( 4 ) En fait, c' est son grand-père le roi Louis XIV de France et de Navarre, conformément au testament du roi Charles II du 3 octobre 1700 qui a adressé l' acceptation de la couronne royale d' Espagne à la seconde épouse du roi Charles II d' Espagne, reine consort Marie Anne d' Espagne, agissant depuis la mort de son époux le roi Charles II d' Espagne comme régente du royaume d' Espagne ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.121 )

( 5 ) Le roi Philippe V d' Espagne est proclamé en son absence sur la plaza Mayor à Madrid ( lieu où eurent et auront lieu toutes les prestations de serment royales d' avènement du roi Philippe IV à la reine Isabelle II ) le 24 novembre 1700 ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.121 )

( 6 ) Alors que la France soutient à bras le corps en cette guerre de Succession d' Espagne le trône royal d' Espagne vacillant face au désaccord de toute l' Europe opposée à l' hégémonie française en Espagne, en l' année 1712 la famille royale de France subit une hécatombe faisant craindre au roi Louis XIV que le roi Philippe V d' Espagne, son petit-fils cadet, ne soit appelé à lui succéder en réunissant de ce fait les couronnes royales de France ( et de Navarre ) et d' Espagne. En effet le " Grand Dauphin ", père du roi Philippe V, est mort le 14 avril 1711, le duc de Bourgogne devenu à son tour dauphin de France, frère aîné du roi Philippe V, est mort le 18 février 1712 [ soit six jours après son épouse la duchesse de Bourgogne, née princesse Marie Adélaïde de Savoie, sœur de la princesse Marie Louise de Savoie ( 1688 - 1714 ), première épouse du roi Philippe V d' Espagne ] et les deux fils aînés du duc de Bourgogne, neveux du roi Philippe V, sont décédés respectivement le 13 avril 1705 et le 8 mars 1712, il ne reste plus vivant que le troisième fils du duc de Bourgogne âgé de deux ans [ celui-ci survivra contrairement aux craintes ressenties dans l' entourage du " Roi-Soleil " vieillissant et deviendra le roi Louis XV de France et de Navarre ( roi de 1715 à 1774 ) ]. Compte tenu de la situation de la succession au trône royal de France et de Navarre en cette année 1712, un souverain âgé de 74 ans avec pour héritier son arrière-petit-fils troisième né âgé de 2 ans, des pourparlers entre la France et l' Espagne aboutissent à la renonciation formelle devant le conseil de Castille le 5 novembre 1712 à Madrid du roi Philippe V d' Espagne pour lui et ses descendants à la succession au trône royal de France et de Navarre. Ce sera donc un prince français qui succèdera au roi Louis XIV, soit son arrière-petit-fils survivant ( ce sera le cas ), soit le frère puîné du roi Philippe V en la personne du prince Charles de France, duc de Berry ( 1686 - 1714 ) puis ses enfants mais cette branche s' éteindra dès 1714, soit la branche cadette d' Orléans de la maison capétienne de Bourbon issue du roi Louis XIII de France et de Navarre, soit même la descendance naturelle légitimée du roi Louis XIV. En fait, conformément à cette renonciation du 5 novembre 1712 le jeune roi Louis XV, âgé de cinq ans, succèdera à son arrière-grand-père en 1715 sous la régence du duc d' Orléans, le Régent, neveu du défunt roi Louis XIV, Premier prince français du sang, ce sera la logique successorale admise en France jusqu' à la fin de l' Ancien Régime et elle continue à être celle des monarchistes français jusqu' à nos jours considérant le comte de Paris, chef de la branche cadette devenue aînée en France en 1883 d' Orléans de la maison capétienne de Bourbon, comme le roi Henri VI de France. ( … ) La renonciation du roi Philippe V du 5 novembre 1712 sera reprise et confirmée par le traité d' Utrecht en 1713 ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.121 et 122 )

( 7 ) Le différend opposant les deux prétendants au trône royal d' Espagne provoquera également la scission de l' ordre de la Toison d' or ( héritage bourguignon ) entre l' Espagne bourbonienne et l' Autriche habsbourgeoise ( branches espagnole et autrichienne de l' ordre de la Toison d' or subsistant jusqu' à nos jours ). En outre c' est, entre autres, en vertu du traité d' Utrecht de 1713 que l' Angleterre annexera à perpétuité le rocher espagnol de Gibraltar ( … ) ( les Anglais s' étaient emparés de Gibraltar, dans le cadre de la guerre de Succession d' Espagne, le 4 août 1704 ). L' île de Minorque ( = Menorca en langue castillane ), seconde en importance des îles Baléares, est également cédée par l' Espagne à l' Angleterre lors de la signature du traité d' Utrecht ( l' Angleterre avait conquis cette île dès 1708 ), elle demeurera britannique jusqu' en 1756 ( puis à nouveau de 1763 à 1782 et de 1799 à 1802 ) ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.124 )

( 8 ) Tandis qu' il lutte pour la conservation du trône royal d' Espagne par son petit-fils le roi Philippe V, le roi Louis XIV ( … ) tient à s' assurer l' influence de la France à Madrid et, ayant marié ( en premières noces ) le roi Philippe V avec la princesse Marie Louise de Savoie, sœur de la duchesse de Bourgogne, en 1701, il envoie à l' instigation de Madame de Maintenon auprès de la nouvelle reine consort Marie Louise d' Espagne un agent secret en la personne de Marie Anne de La Trémoille, princesse des Ursins ( … ). La princesse des Ursins est nommée Camarera Mayor de la reine consort Marie Louise et son influence politique devient immense à la cour d' Espagne mais plutôt pour son propre profit que pour celui de la France, le roi Louis XIV rappelle alors en France la princesse des Ursins en 1704 mais, répondant aux souhaits de sa toute puissante épouse secrète la marquise de Maintenon renvoie la princesse des Ursins en Espagne où celle-ci va dès lors mieux répondre à l' attente du " Roi Soleil ". Le rôle de la princesse des Ursins s' achèvera à la mort de la reine consort Marie Louise en 1714 car elle sera aussitôt congédiée par la princesse Elisabeth de Parme de la maison Farnèse, seconde épouse du roi Philippe V d' Espagne, dès le second mariage du roi en cette même année 1714 ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.125 )

( 9 ) Alors que le roi Philippe V d' Espagne est stabilisé sur son trône en 1714, son grand-père paternel le roi Louis XIV de France et de Navarre ( … ) meurt dès le 1 septembre 1715 laissant son royaume à son arrière-petit-fils aîné le roi Louis XV âgé de cinq ans et la régence de ses états à son neveu, petit-fils du roi Louis XIII, le duc d' Orléans ( 1674 - 1723 ). Cette situation est conforme à la renonciation formelle du roi Philippe V à ses droits éventuels de succession au trône royal de France, correspondant à la volonté du roi Louis XIV, du 5 novembre 1712 mais le ministre-favori du roi Philippe V cardinal Giulio Alberoni, ( … ), premier ministre espagnol de 1717 à 1719 ( … ), conspire avec l' ambassadeur d' Espagne en France depuis 1715 Antonio del Giudice, duc de Giovenazzo, prince de Cellamare ( … ) et avec Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine ( 1670 - 1736 ), fils naturel légitimé du roi Louis XIV et de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise consort de Montespan, et son épouse Louise Bénédicte de Bourbon, Mademoiselle de Charolais de la branche des princes de Condé, ducs de Bourbon de la maison capétienne de Bourbon ( 1676 - 1753 ) afin d' ôter la régence du royaume de France et de Navarre au duc d' Orléans et de la transférer au roi Philippe V d' Espagne, plus proche parent encore vivant du jeune roi Louis XV. Cette conspiration, dite en France " de Cellamare ", est découverte le 8 décembre 1718, l' ambassadeur Cellamare parvient à quitter la France ( … ) mais ses complices français sont arrêtés, notamment le duc et la duchesse du Maine, le prince de Conti, le duc de Richelieu et le cardinal de Polignac ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.125 et 126 )

( 10 ) A l' issue de la guerre de Succession d' Espagne, le roi Philippe V perd définitivement les Pays-Bas espagnols et le duché de Milan devenus autrichiens mais seulement provisoirement les royaumes de Naples et de Sicile, fiefs espagnols depuis 1505, car le royaume de Naples, après avoir appartenu à l' Autriche de 1714 à 1734, et le royaume de Sicile, après avoir appartenu à la maison de Savoie de 1713 à 1718 / 1720 ( avec une tentative de reprise par les Espagnols en 1718 ) et avoir été rattaché au royaume de Naples par le traité de Cambrai signé le 17 juin 1718 sous le sceptre de l' empereur des Romains Charles VI, roi Charles VI de Naples, reviendront à l' Espagne en 1735, ce que confirmera le traité de Vienne signé le 18 novembre 1738 ( mettant fin à la guerre de Succession de Pologne ayant opposé la France, l' Espagne, la Sardaigne et la Bavière à la Russie, à la Saxe et à l' Autriche de 1733 à 1738 ). Ainsi le traité de Vienne du 18 novembre 1738 confirmera le retour en échange du duché de Parme et de Plaisance des royaumes de Naples et de Sicile à l' Espagne, royaumes sur lesquels règnera depuis 1734 / 1735 ( confirmation par le premier traité de Vienne du 3 octobre 1735 ) l' infant Charles d' Espagne, fils du roi Philippe V d' Espagne, sous le nom de Charles VII ( le roi Charles VII de Naples avait conquis son royaume de Naples sur l' Autriche dès le 15 mai 1734 ) avant d' abandonner ses états de Naples et de Sicile en 1759 pour devenir le roi Charles III d' Espagne ( roi de 1759 à 1788 ). Par le traité de Mantoue signé le 1 décembre 1735 le roi Philippe Vd' Espagne, roi en titre seulement depuis 1713-1714 Philippe IV de Naples et de Sicile, avait cédé ses droits sur les royaumes de Naples et de Sicile à son fils cadet l' infant Charles d' Espagne devenu le roi Charles VII de Naples et de Sicile ( futur roi Charles III d' Espagne ). Le futur roi Charles III d' Espagne, tandis qu' il accèdera aux couronnes royales de Naples et de Sicile en 1735 devra abandonner en cette même année 1735 durant la guerre de Succession de Pologne son duché de Parme et de Plaisance sur lequel il règne depuis 1731 sous le nom de Charles I par héritage maternel ( transmis par sa mère la princesse Elisabeth de Parme de la maison Farnèse, seconde épouse du roi Philippe V d' Espagne ), au profit de l' empereur des Romains Charles VI devenu dès lors duc de Parme et de Plaisance puis, conformément au traité d' Aix-la-Chapelle signé le 18 octobre 1748 mettant fin à la guerre de Succession d' Autriche ainsi qu' à la suite de la guerre de Succession de Parme, le duché de Parme, Plaisance et Guastalla reviendra le 10 février 1749 au frère cadet du futur roi Charles III d' Espagne en la personne de l' infant Philippe d' Espagne à la suite de l' intervention du beau-père de celui-ci : le roi Louis XV de France et de Navarre ( roi de 1715 à 1774 ). Ainsi dès le milieu du XVIIIème siècle se détacheront, ( … ), deux branches cadettes de la maison royale bourbonienne d' Espagne, branches de Bourbon-Parme et de Bourbon de Naples et de Sicile respectivement issues des rois Philippe V et Charles III d' Espagne. Les royaumes de Naples et de Sicile, futur royaume des Deux-Siciles le 8 décembre 1816, ne sont donc plus gouvernés à partir du XVIIIème siècle par des vice-rois représentant le pouvoir de Madrid mais par des souverains, rois de Naples et de Sicile, résidant dans leur souveraineté italienne méridionale. Les guerres de Succession d' Espagne, de Pologne, d' Autriche, de Mantoue et de Parme en ce début du XVIIIème siècle donneront lieu à des marchandages géographiques incessants entre maisons souveraines. La guerre de Succession d' Espagne était née de la volonté du roi Guillaume III d' Angleterre ( roi de 1689 à 1702 ) et stathouder des Provinces-Unies de la dynastie d' Orange-Nassau opposée à l' ouverturede l' empire colonial espagnol au commerce français, l' Angleterre s' allia toute l' Europe sauf la Bavière, de même la France eut la chance de voir s' achever la guerre de Succession d' Espagne dès 1713 / 1714 car l' empereur des Romains Joseph I ( empereur de 1705 à 1711 ) mourut en 1711 laissant la succession à son frère cadet le nouvel empereur des Romains Charles VI ( empereur de 1711 à 1740 ), " roi " Charles III d' Espagne et les puissances alliées contre la France, surtout l' Angleterre, se retirèrent du conflit craignant de voir se reconstituer en la personne de l' empereur Charles VI l' empire tentaculaire de l' empereur Charles V ( Quint ). Hors des traités d' Utrecht ( 11 avril 1713 ) et de Rastadt ( 6 / 7 mars 1714 ), la guerre de Succession d' Espagne se termina par les traités de Baden ( 7 septembre 1714 ) et d' Anvers, " traité de la Bavière " ( 15 novembre 1715 ). Le traité de Rastadt signé les 6 et 7 mars 1714 avait donné le duché de Milan à l' Autriche ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.124 et 125 )

( 11 ) Durant la seconde partie de son règne le roi Philippe V d' Espagne, de plus en plus atteint par la neurasthénie, règne sous l' influence de son ambitieuse seconde épouse la reine consort Elisabeth. A partir de 1728, la mélancolie du roi se transforme en crises de folie alternées avec des moments de lucidités : il refuse de changer de vêtements et de se laisser couper les cheveux et les ongles. Il est obsédé par le désir d' abdiquer à un point tel que son épouse est obligée de le séquestrer dans sa chambre afin de l' en empêcher. ( … ). Cependant, malgré ses crises de délires ou de mutisme, le souverain conserve toujours un raisonnement sûr, des idées précises et une très bonne mémoire ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.127 )

( 12 ) Conformément aux termes du traité d' alliance signé entre la France et le duché de Savoie le 6 août 1701 dans le cadre du déclenchement de la guerre de Succession d' Espagne

( 13 ) Maladie apparue à la naissance du futur roi Louis I d' Espagne en 1707 puis amplifiée au fur et à mesure des grossesses successives surtout lors de la grossesse devant aboutir à la venue au monde du futur roi Ferdinand VI d' Espagne son dernier enfant le 23 septembre 1713 ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol I p.129 )

( 14 ) En tant que mère du futur roi Ferdinand VI d' Espagne

( 15 ) En réalité c' est son beau-fils qui règnera sur l' Espagne sous le nom de Ferdinand VI de 1746 à 1759 mais celui-ci, décédé sans laisser de postérité, aura pour successeur en 1759 son demi-frère le roi Charles VII de Naples et de Sicile devenu dès lors le roi Charles III d' Espagne et alors la reine Elisabeth Farnèse d' Espagne sera réellement jusqu' à sa mort la mère du roi d' Espagne

( 16 ) La princesse Elisabeth de Parme de la maison Farnèse ( 1692 - 1766 ), ( … ), dernière représentante de la maison Farnèse, à la mort sans postérité de son oncle Antoine François duc de Parme et de Plaisance de la maison Farnèse ( 1679 - 1731, duc de 1727 à 1731 ) transmettra ses droits sur le duché de Parme et de Plaisance à ses fils tout d' abord Charles I duc de Parme et de Plaisance de 1731 à 1735, transmission rendue possible grâce au traité de Séville signé en 1729 marquant le rapprochement de l' Espagne bourbonienne avec son antagoniste successoral le Saint Empire habsbourgeois, futur roi Charles VII de Naples et de Sicile puis roi Charles III d' Espagne, puis Philippe I duc de Parme, de Plaisance et de Guastalla ( 1720 - 1765 ), duc à partir de 1748 / 1749, auteur de la branche ducale de Parme de la maison capétienne de Bourbon représentée jusqu' à nos jours. De 1735 à 1748 / 1749 le duché de Parme reviendra dans le cadre de la guerre de Succession de Pologne ( en échange avec le royaume de Naples et de Sicile ) à la branche autrichienne survivante de la maison de Habsbourg en la personne de l' empereur Charles VI des Romains ( empereur de 1711 à 1740 ), " roi " Charles III d' Espagne, puis sera l' un des enjeux de la guerre de Successions d' Autriche ( 1740 - 1748 ) dans le cadre de l' imbroglio des guerres de succession ayant marqué le début du XVIIIème siècle. ( … ). En 1748 / 1749, à la suite de la signature du traité d' Aix-la-Chapelle mettant fin à la guerre de Succession d' Autriche, la descendance de la reine Elisabeth Farnèse d' Espagne recouvrera durablement, ( … ), le duché de Parme principalement grâce à l' intervention du beau-père du duc Philippe I : le roi Louis XV de France et de Navarre ( roi de 1715 à 1774 ). Le duché de Parme et de Plaisance fut octroyé en 1545 par le pape Paul III ( pape de 1534 à 1549 ), né Alessandro Farnèse, en faveur de son fils naturel Pier Luigi Farnèse ( … ) avec l' accord de l' empereur Charles ( V ) Quint des Romains qui érigea les villes de Parme et de Plaisance en duché ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.129 et 130 )

( 17 ) Femme ambitieuse, intrigante, dominatrice et volontaire surnommée " la Mégère ", la reine consort Elisabeth Farnèse d' Espagne put, grâce à la maladie psychique de son époux le roi Philippe V, atteindre ses ambitions de puissance chassant de la cour à perpétuité dès le jour de son mariage la trop influente princesse des Ursins laquelle pourtant l' avait choisie comme seconde épouse du roi Philippe V. En effet, la princesse Elisabeth ( Farnèse ) de Parme fut reléguée durant son adolescence dans un grenier du palais ducal de Parme par sa mère en raison de son caractère rebelle et la princesse des Ursins, ne connaissant pas le motif de cette maltraitance, pensa que de par sa claustration la princesse Elisabeth aurait un caractère docile et inexpérimenté cependant dès leur premier entretien le soir du 23 décembre 1714, veille du mariage, les deux femmes s' affrontèrent et la future reine consort d' Espagne donna l' ordre de quitter l' Espagne le soir même à la princesse des Ursins qui regagna Versailles. Le roi Philippe V se soumit immédiatement aux volontés de sa future épouse. Lorsque son fils le roi Charles III héritera de la couronne royale d' Espagne en 1759, la seconde épouse du défunt roi Philippe V pensera, ayant été une mère très ambitieuse pour ses enfants, retrouver son influence à la cour mais le ( … ) roi Charles III ne lui en laissera pas le loisir car elle avait rendu la vie impossible à son beau-fils le roi Ferdinand VI d' Espagne et à l' épouse de celui-ci. La reine Elisabeth Farnèse d' Espagne exercera toutefois durant quelques mois la régence du royaume d' Espagne en 1759 à la mort de son beau-fils le roi Ferdinand VI dans l' attente de l' arrivée de son royaume de Naples et de Sicile de son fils le nouveau roi Charles III ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.130 )

( 18 ) La seconde épouse du roi Philippe V d' Espagne mourut presque aveugle

( 19 ) Ainsi, bien que mère du roi Charles III d' Espagne duquel descend la famille royale d' Espagne, elle ne repose pas, contrairement à la tradition, au panthéon royal du palais-monastère de San Lorenzo de l' Escorial car lors de la décision du choix du lieu d' inhumation de son époux et d' elle-même, le couple désirant reposer ensemble, c' est la descendance issue du premier mariage du roi Philippe V qui est destinée à la succession au trône royal d' Espagne ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.129 )

( 20 ) Celui-ci rompt avec la tradition royale remontant au XVIème siècle d' inhumation au panthéon royal du palais-monastère de l' Escorial; d' autre part sa seconde épouse qui n' est pas destinée à être mère de roi d' Espagne à cette époque veut reposer auprès de son époux et le roi renonce en conséquence au panthéon royal afin de respecter la volonté de la reine consort Elisabeth Farnèse, laquelle sera pourtant ( … ) l' ancêtre de l' actuelle famille royale d' Espagne ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Espagne, vol II p.128 )