Christine Marie ( " Chrétienne " ) princesse de France, dite " Madama ( e ) Reale ", duchesse consort puis duchesse-douairière de Savoie, régente du duché de Savoie
Fiche.type.C.E.D.R.E.Capétiens.divers
Capétiens divers
Christine Marie ( " Chrétienne " ) princesse de France de la maison capétienne de Bourbon, connue dans les états de Savoie sous le nom de " Madama ( e ) Reale ", duchesse consort de Savoie, duchesse-douairière le 7 octobre 1637, régente du duché de Savoie à la mort de son époux le duc Victor Amédée I de Savoie le 7 octobre 1637, ( 1 ), ( 3 ), ( 4 ), née le 10 février 1606 au palais du Louvre à Paris, décédée le 27 décembre 1663 à Turin, fille d' Henri IV roi de France, roi Henri III de Navarre de la maison capétienne de Bourbon ( 7 ), et de la princesse Marie de Médicis de la maison grand-ducale de Toscane, épouse 10 février 1619 en la chapelle royale du palais du Louvre à Paris ( 8 ), ( 10 ) Victor Amédée ( Vittorio Amedeo ) I prince de Savoie, dit " le Lion de Suse " ( = " il Leone di Susa " ), ( 11 ), prince de Piémont à la mort de son frère aîné le prince Philippe Emmanuel de Savoie, prince de Piémont le 13 février 1605, duc de Savoie à la mort de son père le duc Charles Emmanuel I de Savoie le 26 juillet 1630, ( 12 ), ( 13 ), né le 8 mai 1587 à Turin, décédé le 7 octobre 1637 à Verceil ( = Vercelli ), Piémont, inhumé en la cathédrale Saint-Eusèbe à Verceil ( = Vercelli ), Piémont, fils de Charles Emmanuel I de Savoie, dit " le Grand ", prince de Piémont puis duc de Savoie, et de l' archiduchesse Catherine d' Autriche, infante d' Espagne
Père
Henri IV roi de France, roi Henri III de Navarre ( 7 )
Mère
Marie princesse de Médicis de la maison grand-ducale de Toscane
Enfant ( s ) légitime ( s )
Enfant ( s ) naturel ( s )
Notes
( 1 ) Sœur du roi Louis XIII de France et de Navarre ( 2 ) ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Italie, vol I p.72, 152 et 154, et vol II p.71 et 79 )
( 2 ) Capétiens divers n° 63
( 3 ) Tout d' abord au nom de son fils le duc François Hyacinthe le de Savoie ( duc de 1637 à 1638 ) puis, à la mort du duc François Hyacinthe le 4 octobre 1638, au nom de son fils puîné le duc Charles Emmanuel II de Savoie ( duc de 1638 à 1675 ) officiellement jusqu' à la majorité de ce dernier ( quatorze ans ) le 20 juin 1648 cependant la duchesse-douairière Christine Marie ( Chrétienne ) conservera la réalité du pouvoir dans les états de Savoie jusqu' à sa propre mort le 27 décembre 1663 ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Italie, vol II p.72 )
( 4 ) La duchesse Christine Marie ( " Chrétienne " ) est une femme intelligente, spirituelle, brillante et ambitieuse mais son goût du luxe et des fêtes la rendent impopulaires dans les états austères et montagnards de Savoie et elle n' est en outre pas aimée de ses beaux-frères et de ses belles-sœurs de la maison de Savoie [ notamment du prince Thomas de Savoie, prince de Carignan ( 1596 - 1656 ), et de l' épouse de celui-ci Marie de Bourbon, Mademoiselle de Soissons ( 1606 - 1692 ) ( 5 ) ]. La rivalité entre la duchesse Christine Marie ( " Chrétienne " ), " Madama Reale ", et sa belle-famille, notamment les princes Maurice de Savoie, cardinal ( 1593 - 1657 ) et Thomas de Savoie, prince de Carignan ( 1596 - 1656 ) et la princesse Marie de Savoie ( 1594 - 1656 ) ses beaux-frères et belle-sœur, prend vigueur lorsque disparaît le duc Victor Amédée I et que sa veuve devient régente du duché de Savoie en 1637, les beaux-frères et belle-sœur de la régente, soutenus par le parti espagnol ( qu' ils servent ) et voulant exercer la régence au nom de leurs neveux tout d' abord le duc François Hyacinthe de Savoie ( duc de 1637 à 1638 ) puis le duc Charles Emmanuel II de Savoie ( duc de 1638 à 1675 ), se rebellent contre leur belle-sœur la régente, veuve de leur frère le duc Victor Amédée I de Savoie, soupçonnée à tort de favoriser les ambitions sur les états de Savoie de son frère le roi Louis XIII de France et de Navarre ( 6 ) ( roi de 1610 à 1643 ) alors que la France et la Savoie sont en fait déjà alliées depuis 1635 ( … ). La régente confirme l' alliance des états de Savoie avec la France ( … ) et signe le 3 juin 1638 à Turin un traité de confirmation d' alliance avec la France, elle est alors ouvertement taxée d' être le chef de file du " parti français " ( ce qui s' avèrera faux car elle défendra toujours avant tout les intérêts des états de Savoie contre les ambitions de la France ) et la lutte ouverte entre la régente et sa belle-famille commence. Les princes Maurice de Savoie, cardinal, alors résidant à Rome, devenu, bien que cardinal, héritier du trône ducal de Savoie à l' avènement de son neveu le duc Charles Emmanuel II de Savoie le 4 octobre 1638 ( … ) et Thomas de Savoie, prince de Carignan ( … ), alors commandant des troupes espagnoles dans les Flandres, intriguent, rentrent aussitôt au Piémont ( plus précisément au Val d' Aoste près du Piémont ) avertis par leur sœur la princesse Marie de Savoie ( 1594 - 1656 ), se proclament régents du duché de Savoie en mars 1639 grâce au soutien de l' Espagne et provoquent une véritable guerre civile en marchant sur la capitale Turin qu' ils prennent le 29 mai 1639 mais perdent face aux armées françaises le 19 novembre 1640 et doivent partir en exil. Cependant une réconciliation familiale partielle se produira le 14 janvier 1642 ( selon les termes de cette réconciliation les deux princes de Savoie reconnaîtront le gouvernement de régence de " Madama Reale " tandis que le prince Maurice obtiendra la lieutenance du comté de Nice et que le prince Thomas obtiendra la lieutenance de la commune d' Ivrée, = Ivrèa, près de Turin et de sa région la Canavise ( = Canavese en langue italienne ); en outre, selon l' accord du 14 janvier 1642 le prince cardinal Maurice de Savoie, héritier présomptif du duché de Savoie, devra déposer la pourpre cardinalice pour se marier avec sa nièce la princesse Louise, Ludovica, de Savoie, fille du duc Victor Amédée I et de " Madama Reale ", alors que le prince Thomas de Savoie, prince de Carignan abandonnera la cause espagnole pour se ranger aux côtés de la France ) et le 28 août 1642 ( jour du mariage du prince Maurice de Savoie avec sa nièce la princesse Louise, Ludovica, de Savoie ). La guerre civile avortée entre la régente et sa belle-famille opposa " Madamisti " [ partisans de " Madama Reale " ( … ) ] et " Principisti " ( patisans des princes Maurice et Thomas ). Lorsque les princes rebelles furent sur le point de s' emparer de Turin en 1639, la régente mit son fils le jeune duc Charles Emmanuel II de Savoie, alors âgé de cinq ans, à l' abri au châtiment de Montmélian près de Chambéry et se rendit à Grenoble, Dauphiné, actuel département de l' Isère ( France ) rencontrer et s' entendre avec son frère le roi Louis XIII de France et de Navarre ( 6 ) ainsi qu' avec le cardinal-ministre de France Richelieu puis revint à Chambéry; à la suite de l' entrevue de Grenoble, les troupes françaises, ( … ) mirent le siège devant Turin et après de durs combats ( cinq mois de résistance ) reprirent la capitale des états de Savoie le 19 novembre 1640. ( … ) Contrairement aux motifs de rébellion invoqués par les princes Maurice et Thomas de Savoie, la régente ne joua pas le jeu de la France durant son gouvernement sur les états de Savoie, elle conspira contre son frère ( 6 ) et surtout contre le ministre de celui-ci le cardinal de Richelieu qu' elle abhorrait. ( … ) " Madama Reale " devint très pieuse en vieillissant mais continua à surveiller les affaires de l' Etat tout en multipliant ses retraites chez les sœurs carmélites ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Italie, vol II p.73 et 74 )
( 5 ) Capétiens divers n° 148
( 6 ) Capétiens divers n° 63
( 7 ) Capétiens divers n° 88
( 8 ) Cette union, dont le projet est conclu en 1618, résulte du traité franco-savoisien de Bruzolo signé en 1610 par le duc Charles Emmanuel I de Savoie et le roi Henri IV de France et de Navarre ( 7 ), ( … ) en effet, le traité de Bruzolo stipulait, pour consacrer l' alliance de la Savoie et de la France, que la princesse Elisabeth de France ( 9 ), fille du roi Henri IV ( 7 ) épouserait le prince de Piémont, futur duc Victor Amédée I de Savoie, en réalité la princesse Elisabeth de France ( 9 ) ( 1602 - 1644 ) épousera en 1615 le futur roi Philippe IV d' Espagne ( roi de 1621 à 1665 ) et c' est sa sœur cadette la princesse Christine Marie, Chrétienne de France ( 1606 - 1663 ) qui épousera en 1619 le futur duc Victor Amédée I de Savoie ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Italie, vol I p.130, et vol II p.72 )
( 9 ) Capétiens divers n° 116
( 10 ) Dot de la fiancée : 46.000 livres. Mariage béni par le cardinal François de La Rochefoucauld ( 1558 - 1645 ) ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Italie, vol II p.72 )
( 11 ) Le prince Victor Amédée de Savoie réside deux ans durant sa jeunesse à la cour d' Espagne, de 1603 à 1605, avec ses frères aîné le prince Philippe Emmanuel de Savoie, prince de Piémont ( 1586 - 1605 ) et cadet le prince Philibert de Savoie ( 1588 - 1624 ) ( … ), dans l' espoir que sa maison succède grâce à sa mère l' archiduchesse Catherine d' Autriche, infante d' Espagne ( demie-sœur du roi Philippe III d' Espagne ) au roi Philippe III d' Espagne ( roi de 1598 à 1621 ) semblant à tort à cette époque ne pas devoir laisser de postérité; cependant le 13 février 1605 décède le prince Philippe Emmanuel de Savoie, prince de Piémont puis le 8 avril 1605 naît le futur roi Philippe IV d' Espagne, fils tant attendu du roi Philippe III d' Espagne, et les deux princes survivants de la maison de Savoie, princes Victor Amédée, devenu prince de Piémont le 13 février 1605, et Philibert, regagnent Turin ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Italie, vol II p.71 )
( 12 ) A son avènement le duc Victor Amédée I de Savoie trouve une situation lamentable, dûe aux ambitions incontrôlées de son père le duc Charles Emmanuel I de Savoie ( duc de 1580 à 1630 ); le pays est encore une fois occupé par la France et presque toute l' Europe est hostile à la politique savoisienne de son père sur le marquisat ( margraviat ) de Montferrat jugée trop ambitieuse. Le duc Victor Amédée I de Savoie se révèle alors un habile militaire et diplomate et il peut récupérer l' entière jouissance de ses états grâce à la paix de Cherasco, province de Cuneo, Piémont signée le 6 avril 1631 avec la France ( représentée par le ministre-cardinal de Richelieu ) et le Saint-Empire; la paix de Cherasco met fin à la seconde guerre du Montferrat engagée par son père le duc Charles Emmanuel I de Savoie. La paix de Cherasco du 6 avril 1631 permet au duc Victor Amédée I de Savoie, dont les états viennt de faire la guerre à la France ( … ), d' obtenir, en échange de Pignerol ( = Pinerolo en langue italienne ), province de Turin, Piémont une partie du Montferrat dans le Piémont ainsi que les terres savoyardes perdues lors des expéditions militaires du roi Louis XIII de France et de Navarre ( 6 ) ( … ) contre la Valteline dans les Alpes italiennes et Mantoue ( = Mantova ) en Lombardie ( … ). La paix de Cherasco est en outre le fruit des négociations engagées entre le nouveau duc Victor Amédée I de Savoie dès son accession au trône ducal en 1630 et le cardinal-ministre de France Armand Jean du Plessis, duc de Richelieu ( 1585 - 1642 ). Renversant peu après ses alliances, selon la coutume bien établie de la maison de Savoie, le duc Victor Amédée I de Savoie prend en tête en 1635 des troupes françaises luttant en Italie contre l' envahissante Espagne ( … ). En 1630 la peste ravage à nouveau le Piémont [ qu' elle avait déjà ravagé sous le règne du duc Charles III de Savoie ( duc de 1504 à 1553 ), arrière-grand-père du duc Victor Amédée I ) et la population abandonne Turin alors que 3.000 morts y sont déjà dénombrés ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Italie, vol II p.71 et 72 )
( 13 ) Le duc Victor Amédée I de Savoie relève officiellement le titre de roi ( titre royal tant souhaité par les ducs de Savoie ) de Chypre, de Jérusalem et d' Arménie en 1632 par héritage de son aïeule la princesse Anne de Chypre de la maison de Lusignan ( ou Poitiers-Lusignan ), épouse du duc Louis ( Ludovic ) I de Savoie ( duc de 1440 à 1465 ) ( … ); ce titre royal est fictif, il faudra encore attendre deux générations pour que le chef de la maison de Savoie porte enfin un titre royal concret tant convoité. A partir de 1632, les successeurs du duc Victor Amédée I de Savoie reprendront également les titres de " rois de Chypre, de Jérusalem et d' Arménie " ( Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Italie, vol II p.72 )
Source ( s ) et Remarque ( s )
Les Manuscrits du C.E.D.R.E : Le royaume d' Italie, vol I p.71, 72, 97, 98, 99, 120, 129, 130, 131, 132, 141, 142, 143, 152, 153 et 154, vol II p.66, 67, 68, 71, 72, 73, 74, 75, 77, 79, 80 et 201